Retour sur un perso Bloodlust

Mes dernières parties de jdr concernent Bloodlust, jeu auquel je n'avais plus joué depuis mon adolescence. Jouant rarement, l'accomplissement du scénar qu'on nous a mené s'est fait sur plusieurs parties sur l'espace de presque une année complète. C'était ma reprise en quelque sorte après plusieurs années sans avoir réellement joué.
L'ambiance était assez différente de mon groupe originel (que j'ai tendance à idéaliser, c'est vrai, mais que je regretterai toujours), mais cela m'a permis de faire de nouvelles rencontres bien agréables et d'explorer d'autres styles de jeu. Jouer avec des personnes qu'on ne connait que peu est assez intéressant également, on anticipe pas les réactions des uns et des autres et on reste à la fois dans la découverte des personnages mais aussi des joueurs.
Le bilan s'est révélé positif et il est clair que nous rejouerons ensemble, mais sans doute à d'autres jeux.
Le scénar bloodlust étant terminé et ne devant plus rejouer avec mon personnage, à moins d'un miracle (qui pourrait bien avoir lieu quand Bloodlust metal sortira...), j'en poste ici le background pour en laisser une trace et permettre aux joueurs avec qui j'ai joué de découvrir ce qu'il y avait derrière Dénéhir.

Background

Dénéhir Na Madraï est un pur produit du métissage farouche qu'on peut parfois trouver sur Tanaephis. Il est à la fois Alweg par ses origines et par sa mentalité, refusant obstinément d'adhérer à une autre nation. Ses ancêtres sont en partie responsable de ce métissage forcené.
Dénéhir est le petit-fils d'une princesse Piorad tombée amoureuse d'un esclave Gadhar, ramené des conquêtes pour amuser femmes et enfants. Ayant fui ensemble les terres piorads, ils entamèrent une longue descente vers les jungles gadhars mais furent rejoints après quelques semaines par des Piorads en furie qui mirent rapidement à mort l'ancien esclave. La princesse fut ramenée et confinée au camp, mais le mal était fait depuis longtemps, elle était enceinte, et le fruit honteux de ses amours naquit après quelques mois d'un ostracisme social très dur : si la princesse avait été réintégrée à la tribu, plus personne n'était autorisé à l'aider ou à lui parler.
Néanmoins, les piorads acceptèrent que l'enfant demeure dans la tribu avec sa mère même si, lui aussi, fut victime d'un semblable ostracisme et mis à l'écart de toute éducation piorad : seule sa mère pouvait lui apprendre ce qu'il saurait. A force de regarder les autres enfants, Rürik, le métis, apprit lui aussi à se battre par mimétisme et sa mère l'éleva dans le souvenir de son père disparu tout en lui inculquant, malgré elle, quelques usages piorads.
Cela dura quinze longues années, jusqu'à la mort de celle-ci. Dès lors, Rürik sentit bien que sa place n'était plus auprès de ceux qu'il avait côtoyé si longtemps sans jamais pouvoir les connaître réellement. Il décida de rejoindre les terres de son père, dont il portait le nom, Na Madraï, et quitta donc la tribu. Son voyage fut long et périlleux et l'accueil gadhar bien moins chaleureux qu'il s'y attendait. Lui qui n'avait jamais eu de véritable foyer dut à nouveau s'exiler et finit par se poser à Pôle où il rencontra sa future épouse, une Alweg. Celle-ci lui donna un nouveau fils, un nouveau métis, un nouvel Alweg : Dénéhir. Si les premières années de Dénéhir le virent arpenter les rues de Pôle, la famille dut bien vite reprendre les routes, vivant de quelques contrats disparates au gré des aventures. Cependant, même les plus pauvres subissent la convoitise sur Tanaephis, et ces errances furent conclues dans le sang.
Cela faisait plusieurs années que Dénéhir avait rejoint une compagnie de mercenaires, comme nombre d'Alweg, et s'était formé au métier des armes. Sans être un grand combattant, sa capacité à survivre et ses compétences d'éclaireur étaient appréciées. Il profitait de quelques permissions ou de la fin d'un contrat pour voyager un peu et retrouver à l'occasion ses parents désormais vieillissants. Ses propres cheveux commençaient à blanchir précocement par endroit.
Cependant, lors d'une de ces tentatives de retrouvailles impromptues en un lieu défini à l'avance, Dénéhir ne trouva que destruction et mort : le chariot de ses parents était en miettes, tous leurs biens volés, mais surtout deux corps fraîchement décapités gisaient à terre, une épée désormais inutile encore à la main. Si certaines traces laissées témoignaient que l'attaque avait été menée par plusieurs hommes maintenant bien loin, d'autres semblaient plus fraiches et ce n'est qu'en entendant le cri du guerrier qui le chargeait que Dénéhir comprit que ces pillards avaient laissé une arrière- garde! Ses réflexes de mercenaire le sauvèrent néanmoins et il roula près du corps de son père, ramassant au passage son arme et esquivant de justesse la lame double d'une étrange épée qui se planta dans le sol, son porteur essayant déjà de l'en retirer. Dénéhir n'attendit pas et profita de la situation pour porter une première attaque qui aurait tué sur place n'importe lequel des adversaires qu'il avait déjà rencontré. Ce n'est que lorsque ce guerrier parvint à retirer sa lame du sol pour lui déchirer littéralement le flanc que Dénéhir réalisa que son ennemi avait quelque chose d'exceptionnel. Jamais une arme ne l'avait autant blessé en un seul coup et il humait déjà l'odeur de sa propre mort. Lorsque le guerrier le chargea une nouvelle fois, sûr de sa victoire, Dénéhir ne chercha qu'à esquiver le coup. Par miracle, il se retrouva dans le dos de son adversaire, emporté par son élan, et put lui enfoncer sa lame entre les homoplates. Il dut toucher la colonne vertébrale car, si son adversaire ne fut pas tué directement, il s'écroula, paralysé. Tenant son flanc ensanglanté, Dénéhir s'approcha du vaincu pour lui soutirer des informations sur les meurtriers de ses parents. Le combattant paralysé, choqué par son état, souffla péniblement le nom d'Herasmus, leur chef, membre du conseil des Vohrs, et le lieu où il pouvait le trouver. Miséricordieux, Dénéhir enfonça plus profondément sa lame dans le corps de son adversaire pour abréger ses souffrances mais il s'évanouit également, affaibli par sa blessure béante au flanc. C'est une voix dans sa tête qui le réveilla après quelques heures : c'était l'épée bâtarde du guerrier, cette étrange épée bi-lames qui lui avait fait si mal, une arme-dieu! A sa demande, Dénéhir s'en saisit et sentit l'esprit de celle-ci se frayer un chemin plus profond encore dans son cerveau. C'est alors qu'il remarqua l'œil à la base de la garde étoilée de l'arme, un œil qui le fixait et semblait jauger son nouveau porteur. Dénéhir se banda rapidement le flanc puis s'éloigna du champ de bataille, craignant l'arrivée d'autres soldats et emmenant ce véritable don des dieux avec lui... Sangrise, l'épée-dieu, ne comblerait pas l'absence de ses parents mais, au moins, Dénéhir savait qu'il ne serait plus jamais totalement seul... Plusieurs semaines passèrent, durant lesquelles Dénéhir et Sangrise apprirent à se connaître et comprirent leurs désirs communs. Dénéhir cherchait un moyen de se venger d'Hérasmus mais toute attaque frontale aurait été du suicide. C'est Sangrise qui lui suggéra de rejoindre les rangs d'Ahlamien, son plus grand détracteur, lui aussi membre influent du conseil des Vohrs. Tout cela semblait très logique et Dénéhir s'empressa de s'exécuter mais Ahlamien semblait avant tout verser dans la politique et s'il avancait bien tout doucement ses pions contre Hérasmus, Dénéhir ne pouvait se permettre d'attendre autant. Une vie n'y suffirait certainement pas...
Cependant, les contacts obtenus dans les rangs d'Ahlamien ont permis à Dénéhir d'apprendre qu'un groupe de cinq porteurs était à la recherche d'Hérasmus, une heureuse coïncidence qui lui fournirait l'occasion de retrouver le responsable de la mort de ses parents tout en lui donnant sans doute une plus grande force de frappe. Certes, ils sont en majorité Piorads, et Dénéhir sait de son père que cela ne facilite pas toujours les choses, mais, après tout, c'est un peu de leur sang qui coule dans ses veines... Il s'agira juste de trouver cause commune, tout en restant un Alweg car, s'il l'est par ses origines, il l'est désormais également par conviction, refusant de s'attacher à l'un ou l'autre peuple du continent. Pour lui, ce n'est pas tant Tanaephis qui appartient aux hommes que les hommes qui appartiennent à Tanaephis...

Commentaires

  1. Beau background. Il est vrai qu'un groupe composé de 4 piorads dont moi même ( Sigmund et sa hache Blitzkrieg, un hysnaton et un alweg, est difficile à gérer d'autant plus que certains Piorads ont une cervelle de polac !
    En tout cas ce scénario nous a permis de faire connaissance....

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  2. Il était vraiment travaillé ton background, j'aime!!

    Sinon, ça m'embête de vous lâcher en plein "renouveau" rôlistique, comme des brebis égarées à la recherche de leur môman... Mais je sais que tu t'y feras (ungody a bien réussi).. ce qui sera plus dur, c'est de trouver un MJ aussi bon que moi! :-)

    Le Tueur... en mode _modestie[OFF]

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  3. Pas gentil pour les polacs ce que tu dis là ;-)

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  4. je viens de mettre en ligne un numéro de COM sur Bloodlust avec des idées de scénario:
    http://zeen.com/read/Nwn7GE/chroniques-doutre-monde-rebooted-2-an-old-style-rpg-zeen-2-feb-2013

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